Les personnes considérées comme très âgées (à partir de 85 ans) ont de plus en plus d'autonomie en comparaison avec leurs aînés.
Joëlle GAYMU et Loïc TRABUT, deux professionnels de la démographie à L'Institut National d'Études Démographiques (INED), étudient le vieillissement de la population et son mode de vie au cours de ces 30 dernières années. Leur étude démontre que le choix du mode de vie (seul ou en couple, avec des proches ou en institution) des personnes de 85 ans et plus dépend, bien entendu, de la configuration familiale et financière de la personne, mais également de la région dans laquelle elle habite.
En effet, des disparités très importantes sont relevées dans certaines régions de France. Au global, le nombre de personnes très âgées vivant seules ou en couple a augmenté, faisant automatiquement baisser le nombre d'autres modes de vie.
Même si le nombre de personnes cohabitant avec un proche, entre 1982 et 2011, a été divisé par trois en moyenne, la Corse reste la « championne » de la cohabitation intergénérationnelle, avec, en moyenne, une personne (de 85 ans et plus) sur trois qui habite avec un parent.
L'étude met également en avant de fortes disparités de genre lorsque la personne âgée de 85 ans et plus habite en couple. Dans cet âge, un homme sur deux vit en couple (51%), contre seulement une femme sur dix (11%), cette différence s'expliquant notamment par l'espérance de vie de la femme supérieure à celle de l'homme.
Par ailleurs, les données étudiées démontrent également que certaines régions sont généralement plus concernées par la cohabitation intergénérationnelle que d'autres. La Corse citée précédemment et également la région du sud-ouest font toujours partie des régions de France où les personnes de 85 ans et plus habitent avec un proche, contrairement aux régions de Centre-Val-de-Loire ou de Bourgogne-Franche-Comté.
Cependant, l'information principale à retenir de cette étude est l'augmentation très importante du nombre de personnes vivant seules (hommes et femmes confondus) entre 1982 et 2011. Cette augmentation s'explique par le vieillissement de la population en meilleure santé.
Si l'autonomie résidentielle n'a pas de raison de diminuer au cours des prochaines décennies, il n'en demeure pas moins qu'elle reste soumise à deux contraintes fondamentales : la participation à l'autonomie des proches de la personne âgée, et les aides financières apportées en plus grande partie par l'État.
Si l'une ou l'autre de ces conditions venait à être modifiée, il est possible qu'elle influe directement sur l'autonomie résidentielle des personnes de 85 ans et plus, et donc sur leur mode de vie au quotidien.
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