A l'approche « des fêtes de fin d'année », nombre de nos concitoyens s'interrogent sur la conduite à tenir pour se protéger soi-même, mais aussi les autres, dans ces moments traditionnellement festifs où familles et amis se retrouvent. Les efforts entrepris ces dernières semaines par la grande majorité des français, qui ont compris l'importance des mesures barrières et les ont bien appliquées dans leur vie sociale, professionnelle et familiale, ont permis une baisse significative des nouveaux cas d'infection et des hospitalisations dans notre pays après plusieurs semaines d'un confinement aménagé.
Cependant, le plateau observé aujourd'hui sur le nombre de nouvelles contaminations et la situation dans d'autres pays européens nous incitent à la plus grande prudence. L'équilibre est fragile et nous pourrions tous, si les efforts se relâchaient pendant cette période particulière, en supporter rapidement les conséquences, qu'elles soient sociales, économiques, culturelles ou en termes de santé physique et mentale. Il est urgent donc que chacun soit informé et aidé au mieux dans sa conduite à tenir individuellement ou en famille. C'est l'objet de cette note qui a pour ambition principale d'aider de manière pragmatique nos concitoyens, en répondant à leurs interrogations légitimes et les accompagner ainsi pendant cette période de fêtes pour limiter les risques de contamination, la diffusion virale et protéger en particulier les personnes âgées ainsi que les plus fragiles.
Le Conseil scientifique a rappelé, dans son avis « Disponibilité des tests rapides : définir une stratégie de tests » du 14 novembre 2020, les 3 grands objectifs généraux à prendre en compte dans la réponse à la crise actuelle :
Dans tous les cas, il faut limiter au maximum les réunions familiales et amicales en particulier durant cette période de fin d'année en en discutant les raisons avec son entourage. De plus, trois stratégies distinctes et non-exclusives ont été identifiées par le Conseil scientifique :
d'année avec des personnes à risque (anciens ou personnes fragiles) ;
a) Chez les adultes, il s'agit de restreindre au maximum ses contacts une semaine avant le 24 ou le 31 décembre, en particulier pour ceux qui souhaitent passer des fêtes en famille. Ces derniers doivent être encouragés, s'ils le peuvent, à prendre des congés pendant cette période, à défaut, le télétravail est à privilégier.
b) En ce qui concerne les écoles et les lycées, deux propositions peuvent être envisagées pour permettre de limiter au maximum la diffusion virale dans la semaine qui précède les repas de réveillon :
c) Utilisation fortement recommandée de l'application mobile « #TousAntiCovid ». L'application mobile « #TousAntiCovid » est disponible et compatible avec la plupart des smartphones utilisés en France. Elle a été téléchargée plus de 11 millions de fois et plus de 20 000 personnes ont été notifiées comme ayant été en contact prolongé et rapproché avec une personne porteuse de SARS-CoV-2. Depuis le début de la deuxième vague épidémique, l'application a démontré qu'elle fonctionne et permet à son utilisateur d'être notifié le plus vite possible d'une possible contamination, y compris par une personne que l'on ne connait pas. Elle permet aussi à ceux testés positifs de prévenir aussi vite que possible les personnes ayant été en contact avec eux qu'elles pourraient avoir été contaminées.
Dans ce contexte, le Conseil scientifique recommande fortement l'utilisation de l'application « #TousAntiCovid ».
d) Les personnes résidant en EHPAD, en établissement médico-sociaux ou tout autre établissement avec hébergement de moyenne ou courte durée sont une situation particulière. Elles sont, par nature, à haut risque, mais on ne peut pas limiter les rencontres familiales pendant cette période. Les familles doivent prendre davantage de précautions durant cette période avec un auto-isolement si possible avant les rencontres avec leurs anciens.
Par ailleurs, les résidents en EHPAD doivent bénéficier d'un test RT-PCR à leur retour dans leurs établissements le cas échéant à la suite d'un séjour de quelques heures ou quelques jours à l'extérieur de leur établissement de résidence.
Dans sa note du 14 novembre 2020 « Disponibilité des tests rapides : Définir une stratégie de tests », le Conseil scientifique avait précisé :
Le Conseil scientifique rappelle que le strict respect des règles sanitaires doit être l'objectif principal de chacun d'entre nous. Néanmoins, le Conseil scientifique reconnait que les fêtes de fin d'année sont propices au relâchement et souhaite définir une conduite à tenir y compris pour ceux qui auront de multiples contacts pendant cette période sans application stricte des gestes barrières.
Dans ce contexte, le Conseil scientifique entrevoit 2 cas de figure pour l'utilisation, ou non, des tests virologiques. Quand ils sont préconisés (voir plus bas), il est recommandé de réaliser ces tests le mardi, mercredi ou jeudi précédant le réveillon. Le test réalisé le mercredi ou jeudi serait idéal à condition que le résultat du test soit disponible avant le réveillon du 24 ou du 31 décembre.
Le Conseil scientifique met en garde les français sur la notion de fausse sécurité. Les tests virologiques négatifs, en particulier les tests antigéniques compte tenu de leur moindre sensibilité, ne permettent pas d'exclure une infection et l'application des gestes barrières demeure primordiale dans ce cas de figure. Dans le contexte rappelé plus haut, le Conseil scientifique appelle chacun à faire preuve de responsabilité de façon à ne pas entrainer une saturation du système de tests diagnostiques. Il ne s'agit pas de limiter l'accès au test, mais de faire preuve d'un « esprit citoyen » et solidaire pour y recourir de manière responsable.
Dans tous les cas les personnes positives, symptomatiques ou contact non encore testées doivent s'isoler et en aucun cas elles ne doivent participer à un diner de fête.
Le Conseil scientifique recommande de suivre les recommandations édictées par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) dans son avis relatif aux conditions sanitaires pour les regroupements familiaux et/ou amicaux à l'occasion des fêtes de fin d'année dans le contexte de la crise sanitaire du COVID-19.
Ces recommandations concernent plusieurs périodes dans le temps :
Le HCSP rappelle que les mesures de prévention de la diffusion virale ne peuvent être efficaces que si elles sont toutes et très largement respectées par tous.
Durant la première quinzaine de janvier 2021, après cette période à risque, le Conseil scientifique recommande une anticipation sur les points suivants :
Jean-François Delfraissy, Président
Laetitia Atlani Duault, Anthropologue
Daniel Benamouzig, Sociologue
Lila Bouadma, Réanimatrice
Simon Cauchemez, Modélisateur
Franck Chauvin, Médecin de santé publique
Pierre Louis Druais, Médecine de Ville
Arnaud Fontanet, Epidémiologiste
Marie-Aleth Grard, Milieu associatif
Aymeril Hoang, Spécialiste des nouvelles technologies
Bruno Lina, Virologue
Denis Malvy, Infectiologue
Yazdan Yazdanpanah, Infectiologue
Cette note a été transmise aux autorités nationales le 12 décembre 2020 à 12H et modifée le 14 décembre à 14H
Comme les autres notes du Conseil scientifique, cette note a vocation à être rendue publique.
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